Comment valoriser efficacement votre entreprise ou vos participations ? Focus sur la méthode DCF
Dans un contexte économique où les levées de fonds, les cessions, les réorganisations ou les successions sont monnaie courante, la question de la valorisation d’une entreprise ou d’une participation devient centrale pour tout dirigeant. Si plusieurs méthodes coexistent, la méthode dite des « discounted cash flows » (DCF) — ou flux de trésorerie actualisés — s’impose souvent comme un outil de référence lorsqu’on cherche à estimer une valeur économique fondée sur la rentabilité future.
Mais comment cette méthode fonctionne-t-elle, et pourquoi est-elle particulièrement pertinente dans certaines situations ? Explications.
Une méthode tournée vers l’avenir
Contrairement aux approches patrimoniales (basées sur les actifs) ou comparatives (fondées sur des multiples), la méthode DCF repose sur l’idée que la valeur d’une entreprise dépend avant tout des flux de trésorerie qu’elle générera dans le futur. On évalue donc non pas ce qu’elle vaut aujourd’hui dans ses comptes, mais ce qu’elle est capable de produire comme richesses demain.
Concrètement, il s’agit d’estimer les flux de trésorerie futurs disponibles pour les actionnaires, puis de les actualiser à une date donnée en appliquant un taux de rendement qui reflète le risque de l’activité.
Les grandes étapes d’une valorisation DCF
La mise en œuvre d’une évaluation par la méthode DCF suit généralement les étapes suivantes :
Élaboration d’un business plan prévisionnel : il couvre souvent une période de 3 à 5 ans et détaille le chiffre d’affaires attendu, les charges, les investissements, la capacité d’autofinancement, etc.
Calcul des flux de trésorerie : on en déduit les cash-flows « libres » (c’est-à-dire les flux disponibles après impôts et investissements nécessaires).
Actualisation des flux : on applique un taux d’actualisation (ou WACC – Weighted Average Cost of Capital) pour tenir compte de la valeur temps de l’argent et du risque du projet. Ce taux est généralement plus élevé pour les projets risqués, innovants ou en démarrage.
Détermination de la valeur terminale : elle reflète la valeur de l’entreprise au-delà de la période du business plan, souvent calculée par la capitalisation d’un flux normatif.
Somme des valeurs actualisées : on additionne les flux actualisés de la période prévisionnelle et la valeur terminale actualisée.
Cette méthode est rigoureuse et particulièrement adaptée aux entreprises qui ont atteint un certain niveau de maturité ou de visibilité sur leurs projections futures, mais elle peut aussi s'appliquer à des start-ups si leur modèle économique est bien structuré.
Quels avantages pour un dirigeant ?
Valoriser une participation ou une société via la méthode DCF permet de :
objectiver la valeur dans un processus de négociation (cession, levée de fonds, rachat de minoritaires…),
anticiper une transmission ou une réorganisation (ex : LBO, holding familiale),
justifier une provision pour dépréciation, notamment au regard des règles fiscales, si la valeur actuelle est inférieure à la valeur d’origine,
étayer un rapport de gestion stratégique ou une discussion avec des partenaires financiers.
Points de vigilance
La méthode DCF repose sur des prévisions. Plus l’activité est incertaine, plus les hypothèses doivent être justifiées (marché, marges, croissance…).
Le taux d’actualisation doit intégrer le niveau de risque réel du projet.
La valeur terminale représente souvent la majeure partie de la valeur finale : elle doit être modélisée avec prudence.
Il est courant d’utiliser plusieurs méthodes en parallèle (patrimoniale, comparables, DCF) pour encadrer une fourchette de valorisation.
La LMNP est une stratégie d’optimisation à manier avec rigueur
En conclusion
La méthode DCF est un outil puissant pour le dirigeant qui cherche à piloter la valeur de son entreprise. Elle permet de raisonner en logique économique, en lien direct avec la performance future et la stratégie. Bien conduite, elle constitue un levier majeur dans les réflexions de développement, de financement ou de transmission.
Pour autant, elle nécessite rigueur, expertise financière et une bonne compréhension des enjeux propres à chaque entreprise
Vous voulez en savoir plus sur la DCF?
Contactez-nous pour une analyse détaillée et un conseil personnalisé